La
première fois que nous avons vu Belle, c’était à la télé. Un
triste petit chiot dans un état lamentable. Abusé ou en fuite,
affamé, une corde incrustée dans son coup infecté nécessitant
d’urgence une intervention chirurgicale. Il
y a deux ans notre chien Buddy mourait silencieusement sur la table
du vétérinaire. Nous nous étions promis de ne plus jamais avoir
de chien. À la vue de Belle notre résolution ne tint qu’un jour
et, sans attendre, nous entamions les démarches pour son adoption
Après
deux semaines d’inquiétude et d’anxiété le destin de Belle
changea pour le mieux. Elle avait souffert mais sa condition s’améliorait.
Nous étions les premiers sélectionnés pour lui rendre visite.
Ainsi, le Vendredi saint nous nous rendions à la SPCA de l’Ouest
du Québec.
Elle s’était beaucoup liée à son « père adoptif »
mais nous accueillit quand même lorsque nous l’appelions. La
petite maigrichonne se blottit dans mes bras et me lécha sous le
menton. C’était chose décidée !
Si nous ne pouvions l’avoir valait mieux qu’elle soit adoptée
par une très bonne famille.
Pour
les soins et l’attention qu’elles donnent aux animaux les
personnes qui œuvrent et travaillent au refuge sont exceptionnelles.
Lorsqu’il s’agit d’accepter un foyer d’adoption Jennifer
Montague ne fait aucune concession. Elle nous interrogea
attentivement et soigneusement. Heureusement, nous avons réussit
l’entrevue ; Belle pourra venir à la maison avec nous.
Chargés d’une cage de location, de la nourriture, une laisse, un
harnais, des couvertures et un bagage de conseils et
d’instructions nous l’amenions chez elle. En route, Belle se
pelotonna sur les genoux de mon épouse. Elle était si petite et si
fragile.
Rendue à la maison, Belle fit connaissance avec nos trois chats
s’éprenant aussitôt de notre Tabby, une chatte douce et
grassouillette qui ne tarda pas à lui rendre le pareil. Rocky, qui
pourrait être un croisement entre un lynx et un raton laveur, armé
de superbes dents et griffes et dont la force est plus grande que
celle des deux autres chats, aurait pu facilement renverser Belle,
mais jamais ne s’est-il permis de le faire. Il est d’une douceur
attendrissante. Nous
nous inquiétons parfois lorsque les deux s’amusent mais Rocky ne
semble pas s’en lasser puisqu’il revient toujours à la charge.
La
semaine suivant Pâque nous amenions Belle chez le vétérinaire
pour un examen et ses vaccins. À six mois, elle pesait à peine 15
livres alors qu’elle devait normalement peser 45 ! Le défi
était d’augmenter son poids le plus rapidement possible afin
qu’elle puisse être stérilisée avant ses 10 mois.
Nous nous inquiétions des dommages à sa gorge occasionnés par la
corde autour de son coup. Nous voulions savoir si elle pourra
absorber de la nourriture solide ou aboyer. Ces inquiétudes furent
de courte durée. Elle mangea en compagnie des chats terminant bien
avant eux et ayant même le temps de boire bruyamment un demi-litre
d’eau pour enfin aller s’abreuver de la moitié de l’eau des
chats.
Les
talents de vocalisation de Belle ont été épargnés. À l’école
de dressage nous nous en sommes vite rendus compte alors que Belle
n’a cessé d’aboyer durant la majeure partie de ses séances
d’entrainement ce qui toucha évidemment son instructeur.et les
autres participants. Les chiens sont des dons inestimables à
l’homme. Ils nous montrent à être patient ou, plus exactement,
ils nous donnent l’occasion de l’apprendre par nous-mêmes. À
cet effet, Belle a été exceptionnellement généreuse.
Comme
tout parent, un gardien de chien peut parfois semblai biaisé, néanmoins,
je peux témoigner, sans hésitation, de la grande intelligence de
Belle. « Nous » avons réussis le cours avec une note de
92%. Évidemment le « nous » rappelle que c’est
davantage le gardien qui est entraîné alors que l’animal lui
n’apprend qu’à réagir aux signaux… ou « pas » -
Ce « pas » nous apprend l’humilité Nous étions tous
épuisés à la fin de nos séances hebdomadaires mais le cours fut
profitable et nous croyons que tout s’améliorera avec la pratique.
La
nature est parfois incroyable et merveilleuse. La convalescence de
Belle fut rapide. Ces blessures n’ont laissé aucune séquelle.
Elle prend du poids comme il se doit. Nous sommes loin de cette
image malheureuse parue à la télé il y a de ça quelques mois,
Belle est maintenant pleine d’énergie et d’enthousiasme
Certains
affirment qu’elle se calmera dès qu’elle aura été stérilisée
… Non !
D’autres
soutiennent que c’est à partir de 2 ans ou 3 ans. C’est à espérer…
peut-être ? Les
randonnées sont un peu difficiles alors que Belle nous montre
jusqu’à quel point elle peut imiter les plus spectaculaires
prouesses d’un délinquant juvénile. Lorsque personne ne nous
observe, Belle s’assoit, vient aux pieds, et donne même la patte.
Lorsque vous voulez vraiment qu’elle s’exécute, il n’y a rien
à faire. Peut-être veut-elle garder ce petit secret entre nous.
Belle
est très affectueuse et il lui arrive d’écouter et de faire de
temps à autre ce que nous demandons. Elle dort bien et aime bien être
prêt de nous. Elle nous occupe 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et
nos vies ne seront jamais plus les mêmes.
Belle est une joie!
-
la famille Jobst